Mardi dernier, nous sommes alles a la Aoi Matsuri !
Un peu de vocabulaire...
Matsuri : signifie « festival ». Ce sont généralement des fêtes religieuses qui ont lieu à date fixe chaque année. Elles se déroulent sous la forme d'une lente procession d'un temple bouddhiste ou shintoïste à un autre et sont rythmées à chaque étape par des rituels sacrés. A Kyoto plus qu'ailleurs, les matsuri revêtent un côté plus traditionnel et prestigieux, lié à son passé d'ancienne capitale impériale
Aoi : Roses tremieres, bon on ne voit generalement que les feuilles et pas les fleurs...
Un peu d'histoire...
Les origines d'Aoi Matsuri remontent au VIe siècle et il s'avère être l'un des plus vieux festivals du Japon, voire du monde. Il y a fort longtemps, d'énormes orages s'amoncelèrent au-dessus de la région de Kyoto, détruisant les vitales récoltes de l'automne. Un devin avança alors que les dieux des temples Kamigamo et Shinogamo étaient en colère envers le peuple impie. Pour calmer leur courroux, l'empereur Kimmei (539-571) ordonna que des rites sacrés aient lieu au coeur des temples de ces divinités. Les rituels étaient à peine achevés, que les orages s'effaçaient déjà. Les récoltes qui suivirent furent exceptionnelles. Depuis lors, les membres de la maison impériale viennent régulièrement honorer les dieux et se rendent dans ces temples, les plus anciens de Kyoto.
Le nom du festival vient des feuilles de roses trémières qui sont utilisées pour décorer les costumes. Depuis le fond des âges, les Japonais attribuent des qualités magiques à ces feuilles, notamment la protection contre les éclairs, les tremblements de terre et la garantie d'un accouchement réussi.
En 794, le premier empereur de Kyoto, Kammu, visita lui-même les deux temples et intronisa les divinités en tant que protecteurs de Kyoto. En 807, il établit officiellement la fête d'Aoi Matsuri comme fête annuelle impériale. Cette fête atteignit son plus grand prestige pendant la période Heian sous le règne fastueux des Fujiwara. Ce festival reste de nos jours l'un des plus importants festivals du pays et un hommage à cet âge d'or du Japon.
La procession est composée de 2 attractions principales : le messager impérial et la Saio-dai. Le messager dirige la procession avec prestance et élégance. Accompagné de plusieurs représentants de la vieille cour impériale, il avance en tête pour se rendre vers le temple de Shinogamo, déroulant derrière lui un immense panorama de costumes de la période Heian. La Saio-dan était à l'époque une jeune princesse impériale qui était placée à la tête des deux temples. Cette position ne fut en place qu'entre l'an 810 et 1200, mais son rayonnement dans la parade était telle qu'encore aujourd'hui, une jeune Kyotoïte est choisie pour jouer le rôle de la Saio. Son apparition fait en effet une très forte impression.
Se déplaçant à bord d'un palanquin porté par 8 hommes, elle se tient avec élégance, drapée de 12 couches de robes impériales. Elle irradie d'une impériale sérénité. Elle est entourée d'une multitude de servants impériaux, aristocrates guindés et fiers cavaliers, tous dotés de superbes costumes et décorations. Ainsi brille la parade aux milles couleurs des quelques 600 participants en tenue d'époque, réminiscences des fastes de cette période dorée.
Dans chacun des deux temples visités, se déroulent des rituels religieux (auxquels on ne peut pas assister). Ils incluent prières, danse de guerrier, la présentation d'une pétition officielle à l'empereur et l'offrande de cadeaux aux divinités, notamment un magnifique cheval, qu'il est possible de voir galoper (mais c'etait uhn peu chiant a dire vrai). Ces rituels sont exécutés de manière identique depuis le VIe siècle.
Cela nous a permis de decouvrir la culture de l'ere Hein, considere comme l'age d'or du Japon !